L'électroconvulsothérapie dans le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence : efficacité clinique et lignes directrices

Messages clés

Nous avons relevé cinq revues systématiques examinant l’efficacité clinique et l’innocuité de l’électroconvulsothérapie (ECT) dans le traitement de personnes âgées atteintes de démence. En raison de la rareté et de la mauvaise qualité des données probantes primaires recensées, la prudence s’impose dans l’interprétation des résultats. Les revues systématiques couvrent surtout des revues de dossiers, des études de séries de cas et des exposés de cas publiés dans la période allant de 1975 à 2017. Les études retenues sont très hétérogènes pour ce qui est de la population de patients, des composants de l’intervention et des critères d’évaluation. Chacune des revues systématiques présente un sous-groupe de résultats d’intérêt. Des données probantes de qualité et de quantité limitées suggèrent que l’effet de l’ECT sur les symptômes dépressifs et psychotiques est mixte et non permanent. L’on rapporte une diminution de l’intensité des hallucinations visuelles, du délire et d’autres symptômes neuropsychiatriques chez certains patients atteints d’une démence à corps de Lewy, une diminution de l’agitation et de l’agressivité chez des patients atteints d’une démence légère à grave et une atténuation d’importance clinique des symptômes de manie et d’agitation après une brève cure d’ECT et un traitement d’entretien à la quinzaine. L’impact sur la cognition est variable, trois revues faisant état de symptômes de confusion et d’autres formes de déclin cognitif chez des patients et d’amélioration chez d’autres patients. Trois revues constatent que les patients rechutent dans la période allant d’une semaine à cinq ans du traitement d’ECT.Les revues systématiques font état non seulement de réponses variables et transitoires à l’ECT, mais également d’effets indésirables allant du délire, de convulsions, de bégaiement et de troubles de l’élocution à de graves complications cardiovasculaires. Rien ne précise si certains évènements comme les convulsions spontanées ou la confusion sont attribuables au traitement ou à la maladie des patients. Nous n’avons pas repéré de lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet de l’ECT dans le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence chez la personne âgée.