La capsaïcine dans le soulagement de la douleur aigüe ou chronique non cancéreuse : efficacité clinique, innocuité et rapport cout/efficacité

Détails

Fichiers
État du projet:
Terminé
Gamme de produits:
Examen d’une technologie de la santé
Sous-type de projet :
Synthèse accompagnée d'une évaluation critique
Numéro de projet :
RC1294-000

Question

  1. Quelle est l’efficacité clinique de la capsaïcine en vente libre dans le traitement de la douleur aigüe et chronique non cancéreuse?
  2. Quelle est l’innocuité de la capsaïcine en vente libre dans le traitement de la douleur aigüe et chronique non cancéreuse?
  3. Quel est le rapport cout/efficacité de la capsaïcine en vente libre dans le traitement de la douleur aigüe et chronique non cancéreuse?

Messages clés

Nous avons répertorié huit publicationspertinentes : deux revues systématiquesavec métaanalyse en réseau (MR), quatre essais cliniques randomisés (ECR) et deux évaluations économiques. Six publications se penchaient sur l’efficacité clinique (soulagement de ladouleur) de la capsaïcine par rapport à d’autres médicaments. Quatre portaientsur la douleur neuropathique (douleur neuropathique périphérique [DNP] ou neuropathiediabétique douloureuse [NDD]), soit une revue systématique avec MR (comparateurs : prégabaline, gabapentine etduloxétine) et trois essais cliniques randomisésde non-infériorité (comparateurs respectifs : prégabaline, amitriptylineou clonidine). L’efficacité des timbres de capsaïcine (8 %) est semblableou non inférieure à celle de médicaments à prise orale (prégabaline, gabapentineet duloxétine) dans le soulagement de la douleur neuropathique; il en va demême pour la crème de capsaïcine (0,75 %) comparativement aux médicamentstopiques (amitriptyline et clonidine). Une revue systématique avec MR portant sur des patientssouffrant de douleurs causées par l’arthrose fait état d’une efficacitésemblable pour la capsaïcine (0,0125 % ou 0,025 %) et lesantiinflammatoires non stéroïdiens topiques. Un essai clinique randomisé mené auprès de patients souffrant de dorsalgie et decervicalgie aigüe laisse croire que la capsaïcine (0,075 %) aurait uneefficacité supérieure à celle du diclofénac; la significationstatistique n’est pas précisée. Quatre des publications répertoriées se penchent sur des critères d’évaluation liésà l’innocuité (évènements indésirables) : une revue systématique avec MR et trois ECR(dont deux essais de non-infériorité). La capsaïcine est associée à descomplications dermatologiques (douleur au site d’application, érythème, démangeaisons,sensation de brulure), tandis que la prégabaline, la gabapentine et laduloxétine sont associées à la somnolence, aux étourdissements et aux nausées. Iln’y a pas de différence statistiquement significative entre la capsaïcine et la prégabaline, la gabapentine oula duloxétine pour ce qui est des céphalées. Par ailleurs, les démangeaisonssont plus courantes avec la capsaïcine qu’avec l’amitriptyline ou la clonidine;la signification statistique n’est pas précisée.Selon une analyse cout/utilité, la probabilitéque le timbre de capsaïcine (8 %) soit rentable par rapport à une doseoptimisée de prégabaline chez les patients atteints de DNP est de 97 % àun seuil de disposition à payer de 20 000 £l’AVAQ. Une autre analyse montre que, chez les patients souffrant de neuropathiepostzostérienne, le traitement par le timbre de capsaïcine (8 %) estrentable par rapport aux agents oraux (antidépresseurs tricycliques, gabapentine,prégabaline ou duloxétine) à un seuil de disposition à payer de 50 000 à 100 000 $ US.Les constatations de cet examen doivent être interprétées avec prudence, comptetenu de limites comme la petite quantité de données probantes, la qualité variable des données, le nombre limité d’essais comparant directement lacapsaïcine et d’autres agents, des réserves quant à la fiabilité des résultatsde comparaisons indirectes, des effets à long terme incertains et des biaispossibles; en outre, les résultats des évaluations économiques reposent sur les hypothèses qui sous-tendent lesévaluations.