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L’ACMTS produit de nouvelles données probantes et des orientations sur l’engorgement des urgences

L’ACMTS a publié de nouvelles données probantes et des orientations au sujet de l’engorgement des urgences. La publication des orientations survient à un moment où les services des urgences au Canada continuent d’être aux prises avec d’importants volumes de patients, des pénuries de personnel et un épuisement répandu, et où ils se préparent à un possible afflux de visites durant la saison des virus respiratoires.

Les nouveaux rapports de données probantes de l’ACMTS ainsi que les orientations du Comité d’experts en examen sur les technologies de la santé (CEETS) de l’ACMTS ont pour objectif d’aider les gouvernements et les systèmes de santé dans leur prise de décisions visant à lutter contre le problème systémique qu’est l’engorgement des urgences au Canada. Ce travail offre aux décideurs une feuille de route pour repérer les facteurs contribuant à l’engorgement des urgences dans leur contexte particulier et choisir les meilleures interventions et stratégies pour aider à l’atténuer.

L’engorgement des urgences contribue à une détérioration de la qualité des soins au Canada en raison de la surcharge de travail et de l’épuisement des prestataires de soins et du personnel. Lorsque les besoins en matière de traitement dépassent les ressources disponibles et le champ de pratique usuel des urgences, la santé et la vie des gens sont en danger.

Consciente de la pression qu’exerce l’engorgement des urgences sur les systèmes de santé au Canada ainsi que du besoin de conseils objectifs, l’ACMTS a entrepris de recueillir l’avis d’experts et de jeter un regard objectif à la documentation scientifique sur le sujet. Afin de guider l’élaboration de ses orientations, l’ACMTS a fait appel à des chercheurs, à des personnes travaillant aux urgences (médecins et autres), à des prestataires de soins de santé, à des patients, à des personnes aidantes ainsi qu’à des cadres supérieurs, le but étant d’obtenir différents points de vue et de formuler des conseils pratiques pouvant être mis en action.

L’ACMTS a adapté un modèle conceptuel existant et largement accepté pour catégoriser les facteurs contributifs et les interventions qui pourraient atténuer l’engorgement des urgences. Les quatre catégories sont les suivantes :

  • afflux (arrivée aux urgences);
  • intervention (cheminement au sein du service);
  • issue (départ des urgences);
  • système et contexte (facteurs externes aux urgences).

Que disent les orientations?

Le CEETS souligne que la capacité du système de santé n’a pas suivi le rythme de la croissance et de l’évolution des besoins de la population du pays et n’y répond donc pas. Il classe en ordre de priorité les principaux facteurs contribuant à l’engorgement des urgences au Canada :

  • décalage entre la capacité d’accueil en soins actifs au sein de l’hôpital et les besoins de la population;
  • décalage entre le nombre de lits de soins de longue durée en milieu extrahospitalier et les besoins de la population;
  • décalage entre les soins offerts en milieu extrahospitalier et les besoins de la population, notamment les soins après les heures normales d’ouverture.

S’appuyant sur des données probantes et des opinions d’experts, le CEETS estime que les facteurs relatifs à l’issue sont les principaux responsables de l’engorgement des urgences au Canada, suivis des facteurs relatifs à l’afflux. Bien que tous les facteurs jouent un rôle, le Comité conseille aux systèmes de santé d’accorder la priorité à la mise en œuvre de stratégies pour améliorer l’entrée des patients aux urgences et leur sortie plutôt qu’à des interventions pour améliorer l’efficacité au sein du service, bien que ce type d’interventions soient aussi importantes.

Dans ses orientations, le CEETS souligne également que l’engorgement des urgences est attribuable à des facteurs interconnectés et interdépendants au sein des services des urgences, des hôpitaux, des autorités sanitaires et de la communauté. Pour cette raison, les solutions devront mettre à contribution tous les partenaires du système de santé et ne pas relever uniquement des urgences et de leurs activités. Comme il n’existe pas de solution unique pour résoudre le problème, les orientations fournissent aux décideurs des informations et des conseils sur la façon de :

  • déterminer ce qui contribue à l’engorgement des urgences dans leur contexte;
  • choisir des interventions fondées sur des données probantes qui conviennent au contexte;
  • mettre en œuvre et évaluer les interventions retenues;
  • faire preuve de transparence et de responsabilité dans la collecte de données et la reddition de comptes.

Les orientations s’accompagnent d’un Guide de navigation qui vise à aider les décideurs à choisir et à mettre en œuvre des interventions adaptées. Grâce à ce guide, les utilisateurs ont un accès direct à des études et à des interventions pertinentes classées par catégorie relevées par les experts du CEETS et incluses dans l’évaluation de l’efficacité effectuée par l’ACMTS (accompagnées d’une mesure de la qualité des données probantes).

Le Comité formule également des recommandations fortes concernant la collecte, l’analyse, l’utilisation et la communication systématiques et exhaustives des données des systèmes de santé, afin d’aider à combler l’écart entre les besoins de la population et la capacité des systèmes. Il appelle chaque province et territoire à exiger une déclaration systématique et complète de tous les hôpitaux dans la base de données du Système national d’information sur les soins ambulatoires (SNISA), géré par l’Institut canadien d’information sur la santé. Au moment de la publication, seulement trois provinces et un territoire (l’Alberta, l’Ontario, le Québec et le Yukon) exigeaient la transmission de données au SNISA.  

Tout en reconnaissant le défi que représentent la collecte et l’analyse de données complètes, le CEETS avance que l’automatisation et les systèmes technologiques intégrés pourraient contribuer à réduire le fardeau. En outre, pour la plupart des éléments de données, la transmission au SNISA pourrait être automatisée avec un effort technologique minime, et être intégrée à la mise en œuvre des systèmes d’information des services des urgences.

L’évolution des besoins de soins de santé au Canada exerce une pression supplémentaire sur les services des urgences

Bien que l’engorgement des urgences ne date pas d’hier, les données révèlent que le problème s’aggrave dans tout le pays. Les tendances montrent que les besoins en matière de soins de santé évoluent et se complexifient au Canada, ce qui s’explique en partie par une population croissante, vieillissante et plus diversifiée sur le plan culturel. En même temps, les données administratives révèlent que les ressources essentielles pour répondre à la demande de services de santé n’ont pas augmenté proportionnellement à la croissance de la population, ce qui se traduit par des urgences surchargées.

Les services des urgences accueillent une proportion plus importante de patients dont l’état nécessite une réanimation, une intervention médicale rapide ou des soins urgents (selon le niveau à l’échelle de triage et de gravité).  

Les temps d’attente médians pour que les patients admis obtiennent un lit augmentent, tandis que la proportion de patients recevant leur congé après une visite aux urgences diminue.

De 2016 à 2023, la population estimée du Canada a augmenté de 11,1 %, passant de près de 36 millions à un peu plus de 40 millions de personnes, l’immigration permanente et temporaire étant le principal facteur expliquant cette augmentation. Durant la même période, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus a augmenté de 18,3 % pour atteindre 7 millions.

Rapports définitifs de l’ACMTS

Le matériel produit par l’ACMTS sur l’engorgement des urgences comprend les documents suivants :